L’ATELIER

 

L’eau de mer prélevée est conditionnée afin de commencer sa lente évaporation dans son écrin de verre et d’acier.

Les premiers cristaux apparaissent. Une « topographie » saline se crée ; reliefs, aplats, cheminées et récifs « coralliens » accaparent l’espace selon des lois physiques (température, salinité, temps d’évaporation), emprisonnant ainsi les débris organiques et industriels glanés sur le rivage. J’observe, me mets en retrait et assiste à l’opération.

La substance mute, l’oeuvre « coagule ».

 

 

Ces « Cristallisations marines » sont constituées de cristaux de sel (obtenus après évaporation de l’eau de mer) et de divers débris industriels et marins ramassés lors du prélèvement.

Ce sont des œuvres visuelles et sonores inspirées des rivages méditerranéens et réalisées à partir d’éléments matériels aussi bien qu’immatériels (nom des lieux, météo, hasards).

Elles se sont abreuvées de rêveries, d’embruns, de réflexions et de hasards lors de mes errances sur le littoral.

Chaque pièce est constituée d’un cadre en bois. Ce cadre,dans lequel est enchâssée la « cristallisation marine », est lui-même fixé sur un socle parallélépipédique. Un système audio est incorporé dans ce volume. Un texte, mentionnant le nom du lieu, l’heure du prélèvement ainsi que les conditions météorologiques du moment, est gravé sur la paroi de ce dernier.

Le paysage sonore transmet à ce fragment de mer comme figé, le bruissement de la vie saisi à l’instant du prélèvement.

Ce sont des fragments de rivages desséchés, figés, fossilisés comme les mers des temps reculés aujourd’hui disparues.