Dans l’eau, la lumière est en mouvement.
Elle est fragments, morceaux, copeaux, tranches, panneaux de lumière.
Elle est glaçon déchiqueté. Elle miroite le bleu très léger de la surface au bleu profond des abysses.
Dans l’eau, la lumière est gamine, elle joue et danse.
Dans l’eau, je rentre nu, dévêtu de mes habits terrestre. La plante de mes pieds se déracine. Je suis en apesanteur. Mes jambes sont des nageoires, elles me propulsent dans l’espace liquide infini.
Dans l’eau, la peau devient membrane. Elle se déploie, respire et vibre. Elle est tympan primitif dérivant au gré des courants.
Elle est méduse de l’espace. Elle capte le bruit de fond, le bruissement des comètes…
Ma peau transpire de l’eau de comètes suinte de mes yeux
Je me baigne nu dans l’eau du cosmos. Des courants m’éloignent…
Je secrète des « Cristallisations ».
Souheil 2020